Un livre avec plus de trois cents photos en cours d’appel à financement, une exposition, des vidéos, application et site internet, c’est le projet ambitieux « Fresque de Tripoli » du photographe français Vincent Genet.
Vincent Genet ne connaissait pas le Liban et encore moins Tripoli quand il arrive dans la ville en 2021 « parce que le fils du meilleur ami de mes parents vivait là-bas ». Il devait y rester trois mois, il y restera un an et y rencontrera sa compagne.
« Je ne suis pas photojournaliste. Je n’ai pas de sujet en tête à couvrir. Je prends ma vie et ce qui s’y passe ». C’est ce que fait Vincent Genet en séjournant à Tripoli, il découvre, va à la rencontre, et documente par ses photos et vidéos ce qui le touche. C’est le résultat d’un apprentissage de son propre procédé, mais également l’apprentissage de la collaboration avec les autres.
Il documente l’instant présent de rencontres, de balades dans des sites abandonnés comme la Foire internationale, la vie qui se déroule autour de la rivière Abou Ali ou encore les rencontres avec les habitants du quartier Dahr Mogheb, un quartier déshérité qui voit ses bâtiments tomber en ruine.
Il en ressort un livre photo de 192 pages avec 336 photos et des textes en arabe, anglais et français. Un livre grand format qui sera édité à 500 exemplaires. Ce livre fait l’objet d’un appel à financement sur la plateforme https://fr.ulule.com/fresque-de-tripoli/
Le photographe, qui a déjà financé la plupart des frais, lance cet appel de fonds pour l’aider à faire face aux frais d’édition. La date limite de l’appel de fonds est fixée au 30 septembre.
« Fresque de Tripoli » c’est aussi l’idée d’une exposition de photographies avec une mise en scène que le photographe souhaite effectuer après l’édition du livre. En effet deux cents photographies dans l’exposition ne se retrouvent pas dans le livre.
Comme il l’explique, « ce sont deux versions différentes de la Fresque. ». Pareil pour les vidéos qui sont faites pour accompagner les photos. « La Fresque montre différents contextes et les confronte les uns aux autres ».
Pour le photographe, ce qui est intéressant est de mettre en relation ces images les unes aux autres, comme une personne qui va visiter Tripoli, selon lui, elle ne peut pas s’arrêter à la vieille ville, sans visiter le site de la Foire Internationale, et là aussi, il faudrait encore pousser et visiter les habitations modernes issues de la colonisation…
Ainsi, c’est comme des relations d’images et de médias qui représentent différents contextes, car « je ne peux pas photographier de la même manière des contextes différents. Si on veut faire un travail documentaire en prenant en compte les autres, il faut faire un effort de composition ».
Ce travail d’acclimatation se retrouve dans le projet ; chaque chapitre est composé différemment, car les quartiers sont différents, ainsi que les expériences.
En plus du projet d’exposition avec les photos et les vidéos, le projet ‘Fresque de Tripoli’ investit aussi le site internet https://www.ladansedesrelations.com qui met à disposition plus de deux mille photographies gratuites dont les étudiants par exemple pourront se servir.
Enfin, une application divertissante en cours de développement avec une école de jeux vidéo apportera la cerise sur le généreux projet du photographe.
Vincent Genet explique que ce projet est un travail de collaboration et d’apprentissage. « Rien que d’aller voir les gens, de les écouter, prêter attention à ce qu’ils sont, rien que ça, c’est une manière de collaborer. » La photographie jouit d’une réputation de travail solitaire alors que ceux qu’on photographie sont aussi des créateurs de la photographie, selon lui.
C’est en cela que Vincent Genet souhaite se démarquer. Dans ses prises de vues, il se montre, il collabore avec les autres et dit aussi beaucoup de lui.
Comme il l’exprime dans son livre : « (…) il est donc probable que dans ces images c’est moi que vous regarderez autant que les habitants (…) de Tripoli. Moi en train de découvrir naïvement, de faire des erreurs, d’hésiter, de me corriger et d’approfondir avec celles et ceux que je rencontre ».
Tripoli est au cœur de ce beau projet et elle le mérite. Un projet qui, au-delà de l’aspect artistique, servira d’archives importantes pour notre grande capitale du Nord.
La campagne de financement sur Ulule : https://fr.ulule.com/fresque-de-tripoli/
Pour ceux qui veulent contribuer mais ne le peuvent pas en ligne : contact notesvocales@gmail.com
Le site du photographe où des photographies inédites seront mises en ligne : https://www.ladansedesrelations.com/
Instagram : https://www.instagram.com/vincentlebrigand/
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