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De Beyrouth au reste du monde : De faim ou de feu

07/05/2025|Tania Hadjithomas Mehanna

Écrire encore sur Gaza. Comme si cela allait rouvrir les humanités. Comme si les mots avaient un quelconque pouvoir. Comme si dénoncer pouvait arrêter. Comme si le reste du monde avait envie de mettre des noms et des visages sur des chiffres. Comme si le mot génocide avait encore quelque résonnance. Comme si ce droit de se défendre et donc de tuer n’était pas réservé qu’à une nation et une seule. Comme si l’absolution n’était pas déjà établie. Comme si la permission de massacrer n’avait pas déjà été donnée.

 

Écrire encore sur Gaza. Juste pour se donner bonne conscience. Pour se dire que nous avons dénoncé. Pour dire et se dire qu’à aucun moment nous n’avons été complices. Pour dire au reste du monde que ce sont des enfants qui meurent. Pour utiliser des mots parce que c’est le seul recours possible. Juste pour ne pas regarder sans rien faire, écouter sans rien dire, savoir sans rien dévoiler. Juste aussi parce que nous, malgré tout, n’avons jamais perdu notre compassion, notre empathie, notre humanité.

 

Écrire encore sur Gaza. Peut-être aussi pour nous consoler nous. Pour attendre que quelqu’un nous réponde. Pour se dire que le reste du monde ne peut pas laisser faire. Pour espérer que les mots famine et extermination ne soient plus jamais employés. Pour être lu, écouté, appuyé. Pour que quelqu’un, enfin, quelque part dans ce silence mondial assourdissant nous dise droit dans les yeux : nous ne pouvons pas laisser faire.

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