Où sont nos acteurs culturels en temps de guerre et que font-ils ?
L’Agenda Culturel est allé à leur rencontre pour les interviewer et les écouter.
Zeina Saleh Kayali, auteure, vit entre Beyrouth et Paris.
Comment allez-vous ?
Mieux depuis que je suis rentrée à Beyrouth. Vivre la guerre qui se déroule dans votre pays depuis l’étranger est tout simplement insupportable.
De quoi est fait votre quotidien en temps de guerre ?
J’essaie de travailler : avancer sur la biographie de Zaki Nassif que je suis en train d’écrire, essayer de couvrir l’actualité musicale libanaise en France, préparer la 6e édition des Musicales du Liban à Paris. Bref continuer à avancer dans la mesure du possible.
Continuez-vous votre activité artistique ?
Hélas les deux masterclass qui devaient se tenir à Beit Tabaris en octobre et qui incluaient des intervenants français ont dû être reportées. Je pense surtout à la déception des élèves musiciens qui attendent ces moments avec impatience mais à l’impossible nul n’est tenu.
Comment envisagez-vous l’avenir du Liban ?
C’est le trou noir. Je ne l’envisage pas et c’est bien cela le pire. C’est probablement une question de lassitude. Cinquante ans que nous faisons face aux mêmes problèmes.
Pour tromper la peur, que suggérez-vous à nos lecteurs comme :
Livres : Au soir d’Alexandrie de Ala’ El Haswany / un jour d’avril de Michael Cunningham/ des lendemains qui chantent d’Alexia Stresi
Series : Le bureau des légendes/The white lotus
Œuvres musicales : si l’on est d’humeur joyeuse, le concerto pour deux violons de JS Bach, si l’on est d’humeur belliqueuse, les ouvertures des opéras de Wagner
Podcasts : les grandes sagas de France Musique. Des purs chef d’œuvres.
Un dernier mot ?
Même si nous disparaissons de la face du globe, notre culture restera pour témoigner que nous avons existé.
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