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Anne-Sophie Menet modèle la terre libanaise pour raconter son histoire

09/05/2025|Mathilde Lamy de la Chapelle

Bientôt au Musée d’Art moderne et contemporain (MACAM), l’exposition « Faire liens » d’Anne-Sophie Menet réunit les sculptures nées du séjour de l’artiste au Liban, confectionnées à partir de terre brute récoltée sur place dans une démarche écologique.


Lorsqu’elle arrive au Liban pour s’installer en résidence d’artiste à la Zico House, Anne-Sophie Menet n’apporte ni œuvre, ni croquis, ni projet prédéfini. Sa démarche : se laisser guider par la découverte du pays et par ses rencontres. Un pari risqué, mais réussi, puisqu’en deux semaines l’artiste réalise une vingtaine de sculptures à partir d’éléments naturels collectés au gré de ses déplacements, à Beyrouth, dans la plaine de la Bekaa ou encore à Mechan dans la région de Jbeil. Chaque œuvre raconte l’histoire d’un lieu et de son propriétaire, comme la sculpture « Heureux les artisans de paix » - un hommage à Lokman Slim, intellectuel libanais disparu en 2021, sur la terre duquel Anne-Sophie Menet s’est rendue.


« Je me suis aperçue qu’il était impossible au Liban de dissocier l’humain de la terre », confie-t-elle. Pour les Libanais que l’artiste a rencontrés, montrer les lieux qui les ont vus grandir était une manière de raconter leur histoire. Pour donner forme à ce lien profond, l’artiste laisse paraître les racines contenues dans les mottes de terre qu’elle façonne, explorant leur symbolique, entre ancrage dans le passé et élan vers l’avenir. Une tension particulièrement prégnante au Liban, selon Anne-Sophie Menet : « Tous ceux que j’ai rencontrés étaient résolument tournés vers l’avenir, avec l’envie de créer, d’avancer, tout en gardant un attachement profond à leur terre, à leur héritage ».  




Une ode à la nature libanaise


Par son exposition, l’artiste du nord de la France offre un regard nouveau sur le Liban et sur Beyrouth, en nous invitant à y contempler la nature : celle qui résiste à l’urbanisation, qui pousse sur les terrasses des buildings, qui prend possession des maisons abandonnées du centre-ville. « Ici, la nature est héroïque. Elle affirme ses droits ».


À travers son travail, l’artiste évoque aussi les préoccupations écologiques soulevées par des ONG locales, comme « Terre Liban », qu’elle a rencontrées durant son séjour. Avec sa double composition « Bekaa et eau / Bekaa et terre », elle explore la problématique de la gestion de l’eau dans cette région nourricière, désormais menacée par la sécheresse. Sans poser de jugement sur le pays, son histoire et ses aspirations, Anne-Sophie Menet suggère la possibilité d’un avenir apaisé avec la nature, d’un retour à la terre.


De la Zico House au MACAM  


En résidence à la Zico House jusqu’au 7 mai, Anne-Sophie Menet exposera du 13 au 14 mai au MACAM, où elle présentera une nouvelle série d’œuvres – certaines remodelées pour s’adapter à l’espace, d’autres entièrement conçues sur place. Un défi que l’artiste relève avec enthousiasme, fidèle à sa démarche : créer au présent, avec ce que la terre et ceux qui l’occupent ont à lui offrir. 





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