La fébrilité est à son paroxysme. C’est aujourd’hui le grand jour et il faut que tout soit parfait. Comme d’habitude. Et encore plus. Et pour que l’évènement soit vraiment spécial, elles ont choisi un édifice emblématique, magistral : Le siège du Conseil des arts du Québec.
Elles se pressent, sans jamais s’empresser, comme toujours. Il faut être à la hauteur de la mission qu’elles portent depuis 25 ans. Vingt-cinq ans sans jamais baisser les bras et quelle que soit la situation politique, économique ou pire encore, financière du Liban. Elles doivent assumer. Il y a là-bas des enfants qui ont besoin de manger, de se vêtir, de vivre une vie décente et digne et elles doivent se démener pour leur envoyer de l’argent en provenance du « prospère » Canada.
Alors pour leur 25ème anniversaire, ces dames ont mis le paquet… et tout leur dévouement : organiser une belle soirée à hauteur de la célébration. Un moment convivial avec toute l’amicale communauté libanaise, largement donatrice, qui a répondu massivement à l’appel et pour qui une soirée spéciale avait été concoctée : de la musique diffusé par un DJ mais aussi une violoncelliste Marie Chadid , une violoniste Vicky Kassab, une pianiste Noémie Chadid, des chanteurs : l’animateur Wassim, également dans le rôle de maître de cérémonie, Christa Maria, la jeune étoile libanaise montante à la voix solaire, le tout jeune Andrew Boutros qui suscitera l’émotion en chantant « Ville de lumière » d’Emile Wanderlan, dédiée à Beyrouth («Aimer jusqu’au dernier combat.… ), une troupe de danse folklorique : Les Chevaliers du Liban…
Toute une organisation et une gestion de grande envergure, sans oublier le buffet copieux de bouchées et de boissons qui circulaient parmi les convives, reçus à la porte par d’autres responsables bénévoles aussi, comme ceux de la billetterie, de la comptabilité, du déroulement de la manifestation, etc…
Toute une armada de volontaires au service de cette noble cause, depuis qu’une jeune femme après un séjour à Chypre (d’où elle avait lancé une association d’aide aux Libanais restés « coincés » au pays) débarque au Canada. Najla Misk Malhamé (pour ne pas la nommer) rencontre alors une autre grande dame au cœur encore plus grand : Mary Kantemiroff. Le projet est lancé soutenu depuis, entre autres, par Viviane Chebli, Mirelle Malek, Soha Azar, Maya Zarifé el Hayek, Selma Nawar à qui se sont jointes Najoie Salman, la gestionnaire tous azimuts et l’infatigable cheville ouvrière de l’association, sa présidente actuelle : Nicole Abdel Massih.
Tout ce beau monde, chaleureusement salué par le consul du Liban M. Antoine Eid, a eu la joie de retrouver venant en droite ligne de Beyrouth : Ella Bitar de la Société St Vincent de Paul, Fadia Safi de SeSobel, Amal Farhat de l’AFEL et Nancy Hanna Bassil de l’IRAP, remarquablement reçues par le vaillant évêque maronite Mgr Paul-Marwan Tabet de la cathédrale St Maron à Montréal, qui a pris à cœur la fondation LCF. L’énergique monseigneur a introduit la Fondation à l’archevêque de Montréal, mais il a aussi organisé pour la délégation libanaise tout un programme à Ottawa, la capitale nationale, notamment au Parlement autour d’une rencontre avec la ministre de l’Immigration, d’origine libanaise Léna Medlej Diab. De quoi tisser de nouvelles relations et de nouvelles avenues d’entraide. Notons que lors de l’évènement, Mgr Tabet, dans un élan de générosité, a pris la parole et s’est engagé à assurer le transport de deux containers de matériel médical vers le Liban, acheminé à la fondation Assameh créée par le Dr Robert Sacy, partenaire aussi du LCF.
C’était donc une soirée de retrouvailles qui couronnait un esprit d’entraide, de dévouement et d’ardeur sans répit à la mission. Une bienveillance humanitaire et désintéressée sans faille qui n’a pas lésiné sur les efforts gigantesques pour obtenir un nombre remarquable de commanditaires, pour effectuer un travail de réseautage énorme, pour gérer une cinquantaine d’intervenants sur le plancher et dans les coulisses, pour recevoir, loger, entretenir leurs partenaires en déplacement au Canada… Et pour penser à une attraction inédite et originale : un encan pour faire monter les enchères et… les dons : dont une guitare, deux montres Baume et Mercier, un Time Share de Century 21 et cerise sur le gâteau, un magnifique manteau en cachemire brodé offert par Georges Chakra.
Mais le clou de l’ingéniosité fut surtout les nuitées offertes par quelques maisons d’hôtes libanaises sollicitées par les associations (Irap, Sesobel, etc. et à qui LCF vient en aide) un peu partout dans la montagne libanaise : Ain Aar, Akar, Akoura, Batroun, Deir el Amar, Ghazir, Jdeyded Ghazir, Kfar Chlayman, Kferzay, Maasser el Chouf, Mzar kfardebiane, Tannourine, étaient donc présentes en plein Québec pour faire la promotion, d’une façon inhabituelle, de leurs espaces de villégiature.
Façon élégante et raffinée de prendre pour mieux donner. Tout à fait dans l’esprit de la Fondation Liban Canada Fonds.