Dix ans très exactement après les attentats du 13 novembre, le prochain concert de l’Orchestre de chambre de Paris prendra la forme d’un hommage à leur victimes. À chacune d’entre elles se rattache une histoire personnelle, telle celle de Louise Albertini qui, ce soir là, perdit son fils au Bataclan. Avec son compagnon Julien Thomast, elle a passé commande à Bechara El-Khoury d’une partition destinée à être jouée en novembre 2020. « Il fait novembre en mon âme », le septième poème symphonique de l’auteur, fut en effet donné à ce moment-là à la Philharmonie de Paris, sous la direction de Pierre Bleuse et avec la voix d’Isabelle Druet, mais avec bien peu d’auditeurs dans la salle puisque l’on était en plein confinement. Cinq ans plus, un large public va pouvoir découvrir cette partition en forme de dyptique pour voix de femme et orchestre, une pièce très caractéristique par son lyrisme du style d’El-Khoury.

Harry Ogg (photo), chef britannique de grand talent (qui tout jeune avait pris son élan dans le cadre de l’English Touring Opera), présentement très actif outre-Rhin (il est en fonction à la Deutsche Oper am Rhein depuis 2022), sera cette fois à la tête l’Orchestre de chambre de Paris pour un concert qui, outre la pièce du compositeur franco-libanais (avec la soprano Erminie Blondel), comprendra l’ouverture des Créatures de Prométhée de Beethoven et, lumineuse conclusion, la 39e Symphonie de Mozart.