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Tripoli l’Orientale, ville plurielle, Houda Kassatly

Expositions

Du 23/06/2020 à 00:00 jusqu'au 30/07/2020 à 00:00

Tripoli l’Orientale, ville plurielle. Des Grecs aux Ottomans, en passant par les Romains, les Perses, les Croisés et les Mamlouks, les grands conquérants de l’histoire du Levant ont su traiter avec Trablous al Sham, baptisée Tripolis par les premiers, devenue successivement province romaine, métropole byzantine, satrapie perse, conté croisé, jund mamlouk puis wilaya ottomane. Au fil des siècles, Tripoli fut honorée et embellie par des monuments civils et religieux, dignes de l’importance de la ville et de ses conquérants tout à la fois.

De son passé glorieux, Tripoli a gardé cette vivacité cosmopolite, incarnée dans une ville où se croisent et s’embrassent religions, cultures, ethnies et traditions, drainées des autres rives de la Méditerranée, de l’intérieur du Bilad El Shaam jusqu’à la steppe de l’Asie centrale.

Comment ce bouillon civilisationnel aurait-il trouvé son dû dans son carcan de « seconde capitale du Liban » ? Avec l’avènement du Grand-Liban, le malaise allait se muer en un profond sentiment d’injustice, aiguillonné par la tentative de la jeune république de se projeter comme Etat-Nation, reléguant ainsi Tripoli à un statut de subalterne, comme Istanbul, Alexandrie ou Naples au XXe siècle. Ni les années du Mandat, ni celles des 30 Glorieuses n’allaient restituer à la ville sa grandeur passée. Au contraire, la guerre de 1975 allait ajouter son lot d’infamies, et non des moindres : la dictature brutale de la soldatesque baasiste d’à côté.

 

Héritière de grandes richesses architecturales, humaines et culturelles, Tripoli incarne aujourd’hui l’exemple de la cruelle négligence d’un Etat en faillite. Si les prétendues années de reconstruction ne furent que destruction, appauvrissement et humiliation, les plus grandes fortunes du Liban furent bâties par des affairistes tripolitains travestis en politiciens. Les quelques projets touristiques destinés à attirer les visiteurs dans les quartiers historiques dissimulent difficilement le désastre social, urbain, économique et humain des banlieues, entretenu par tout genre de trafic. Désastre détonateur d’une bombe à retardement autour d’un des joyaux de l’histoire et du vivre ensemble, Tripoli l’Orientale, ville plurielle.

L’exposition. Dans cette troisième exposition du cycle Houda Kassatly, 365 photographies, organisé par la Galerie Alice Mogabgab - Beyrouth, qui consacre toute l’année 2020 à l’oeuvre de l’artiste, la photographe revient sur les architectures plurielles, les savoir-faire et artisanats vivants et les multiples saveurs de Tripoli l’Orientale. A travers 41 photographies prises entre 1990 et 2020 et montrées pour la première fois, l’exposition propose une réflexion sur la mémoire d’une ville, son présent, son avenir.

 

Houda Kassatly née à Beyrouth en 1960, obtient un DEA en philosophie de l’Université Paris I Panthéon – Sorbonne en 1984. En 1987, elle soutient une thèse de doctorat en Ethnologie et Sociologie comparative à l’Université Paris X – Nanterre. En 1986, de retour dans sa ville natale, sa vie professionnelle est consacrée à la recherche et à la photographie ; elle est alors experte internationale pour le projet européen MEDINA, chercheuse rattachée à l’Université de Balamand et à l’unité Interdisciplinaire de recherche Mémoire de l’Université Saint-Joseph en même temps que chercheuse associée au CERMOC (Centre d’Etudes sur le Moyen-Orient Contemporain). Dix ans durant, elle est responsable de la section Information-Communication, capitalisation puis du programme culture à ‘arcenciel’, association oeuvrant pour le développement durable.

Sa formation d’ethnologue aiguise son regard sur le patrimoine architectural, les traditions sociales, l’environnement, la vie au quotidien ; cette formation va de pair avec la photographie qu’elle pratique et peaufine depuis l’adolescence, faisant d’elle la première femme artiste-photographe au Liban. Dès 1987, la photothèque du Centre Georges Pompidou – Paris acquiert une centaine de ses clichés. En 1992, l’Institut du Monde Arabe accueille sa première exposition personnelle ; Depuis, les photographies de Houda Kassatly sont régulièrement montrées, tant dans les galeries que dans les centres d’art de Beyrouth et en Europe.

 

Cycle Houda Kassatly, 365 photographies, du 31 janvier au 30 décembre 2020. 

30 janvier – 21 mars : Dalieh, le rivage menacé. 

14 avril – 23 mai (online) : Les camps de réfugiés, l’insoutenable précarité. 

23 juin – 30 juillet : Tripoli l’Orientale, ville plurielle. 

15 septembre – 31 octobre : Arbres sacrés, arbres sacrifiés. 

10 novembre – 26 décembre : Beyrouth, iconographie d’une absence.

 

Pour plus d'infos cliquez ici 

 

 

 

 

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