Quand elle parle de la photographie, la passion de Nada Karam est palpable et sa voix étranglée par l’émotion. La photographie, c’est sa vie. L’artiste évoque son parcours avec l’Agenda culturel.
Comment êtes-vous « tombée » dans la photographie ?
J’ai commencé ma vie professionnelle dans le domaine de la publicité. C’était le côté créatif de ce métier qui me plaisait et je faisais alors de la photo en noir et blanc, de façon tout à fait traditionnelle sans penser que je pourrai un jour devenir photographe.
Comment s’est fait le déclic pour vous ?
Je considère être née à la photo il y a une quinzaine d’années, alors s’opérait l’évolution de l’argentique vers le numérique, jusqu’à le remplacer. C’est là que j’ai découvert le côté artistique en moi et que j’ai commencé réellement à me projeter comme photographe d’art en réalisant à quel point la technique pouvait être un outil important. Mais pour cela bien sûr il faut la posséder parfaitement et pouvoir s’en affranchir afin d’aller plus loin.
L'aube au bord du lac. Capturer la lune alors que le soleil se levait derrière moi a été un moment émouvant. Békaa, Liban
Vous avez alors occupé le poste de chef de la photographie dans un magazine d’environnement ?
Oui, il s’agit de « Beyond » magazine et c’est dans ce cadre que j’ai commencé à arpenter le Liban d’est en ouest, du nord au sud, à en découvrir toutes les subtilités et les recoins et, en fin de compte, à en tomber profondément amoureuse.
Vous êtes donc spécialisée dans les photos de paysage ?
Pas uniquement. Je fais aussi beaucoup de portraits car l’être humain, sa sensibilité, sa joie, sa souffrance, bref son état d’âme en général, m’intéresse et m’interpelle. Souvent d’ailleurs, un lieu et les gens qui l’habitent sont profondément connectés et ce lien est très important. Chaque photo porte son message et chaque message est unique.
Nuages flottants - Les nuages donnent vie au ciel. Chacun est unique, comme des peintures abstraites flottant dans l'espace.
J'ai pris cette photo lors d'une randonnée dans les Alpes françaises.
Qu’est-ce qui vous motive ?
Tout d’abord la joie que je lis dans les yeux de mes clients quand ils aiment une photo. Mais aussi la technologie qui avance sans cesse. J’adore utiliser les outils technologiques et notamment le Photoshopkijj pour passer du réel à l’irréel et entrer dans un monde imaginaire.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Principalement la nature qui me ressource. Mais aussi la musique que j’écoute sans cesse et qui me porte. La photo alors dépend de mon état d’âme du moment. Si je suis apaisée, la photo sera sereine, mais si je suis tourmentée, c’est alors le chaos qui s’installe !
Où vos photos ont-elles été exposées ?
Dans plusieurs lieux, au Liban, à Dubai, à Paris. J’ai récemment reçu une commande pour l’Arabie Saoudite et je prépare une exposition pour le mois de juin prochain au Forum de Beyrouth. Mais aussi bien sûr sur ma page Instagram : nadatkaram
Que faut-il vous souhaiter ?
La persévérance, la passion, la curiosité et que mon sens de l’observation se développe encore pour me permettre de « capturer » les émotions qui peuvent parfois arriver jusqu’à l’ivresse !
Un morceau de liberté. « Laissez vivre mon peuple. » – Ghassan Tueni
Pour moi, la photographie créative consiste à ajouter des éléments qui approfondissent l'émotion et le message de l'image. Beyrouth, Liban