Beyrouth, le 8 octobre 2025
C’est dans le cadre élégant de la résidence de l’ambassadeur de Belgique à Beyrouth qu’a été présenté, l’accord de coproduction cinématographique signé entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et le Liban par la présidente de la Fondation Liban Cinéma (FLC) Maya de Freige, en présence du ministre de la Culture Ghassan Salamé.
Cet accord, fruit de près d’une décennie d’échanges, marque une étape pour l’avenir du cinéma libanais et son ancrage international.
Un accord qui consacre la “double nationalité” des films. Désormais, toute œuvre coproduite entre les deux territoires sera reconnue comme « film national » en Belgique comme au Liban.
Cela signifie un accès aux mêmes soutiens financiers, logistiques et institutionnels que ceux réservés aux productions locales.
Cette mesure, qui s’applique à tous les formats, long métrage, documentaire, film d’animation ou série, vise à fluidifier les collaborations artistiques et techniques et à renforcer les circuits de diffusion.
Pour l’ambassadeur de Belgique Arnout Pauwels, ce texte est « un signal fort de confiance et d’amitié entre deux petits pays francophones qui partagent une même conviction : la culture est un moteur de dialogue et de développement ». Il souligne également l’atout économique de l’accord : la Belgique dispose d’un système de « tax shelter » attractif, permettant d’attirer les investissements et de structurer des coproductions ambitieuses.
Une longue gestation née à Cannes
L’idée de cet accord est née au Festival de Cannes en 2016, lors d’une rencontre entre la Fondation Liban Cinéma et le Centre du Cinéma de la Fédération Wallonie-Bruxelles. De là, un dialogue s’est noué, ponctué de multiples réécritures et validations jusqu’à la version finale signée à Beyrouth en mai 2025, puis à Bruxelles en juin. Pour Maya de Freige, cette concrétisation représente « un aboutissement majeur après sept ans d’efforts et de conviction ». Un levier pour la relance du cinéma libanais Alors que les caisses de l’État restent exsangues, cet accord vient offrir une bouffée d’air au secteur cinématographique et audiovisuel libanais.
Le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, a reconnu avec lucidité la précarité des moyens publics, tout en soulignant que la culture « peut et doit redevenir un levier économique, à condition qu’on lui redonne les moyens de se structurer ».
Pour Maya de Freige, les coproductions internationales constituent une réponse concrète à la crise de financement : « Il faut mettre en place des outils financiers et d’aide nationale, pour que nos cinéastes puissent se présenter à l’international avec une voix indépendante et crédible. » La FLC, qui avait déjà lancé le Lebanese Film Fund avec le soutien de l’Union européenne, espère à présent relancer un fonds de soutien pérenne, adossé à des partenariats privés et à la diaspora.
Une rencontre professionnelle entre producteurs belges et libanais est également prévue prochainement pour favoriser de nouveaux partenariats. Une coopération francophone qui dépasse les frontières. Après la France, la Belgique devient le deuxième pays à signer un tel traité avec le Liban. Cette alliance s’inscrit dans une logique de solidarité francophone, mais aussi de diversité culturelle.
Comme l’a rappelé Maya de Freige dans son discours :
« Le Liban est une terre de talents. Cet accord, c’est la promesse de découvertes mutuelles et d’un enrichissement culturel partagé. » Au-delà d’un texte diplomatique, c’est un acte de foi en la création et en la résilience d’un pays dont le cinéma, malgré les crises, continue de rayonner sur la scène internationale.
Vous pouvez retrouver les détails de la procédure de reconnaissance ainsi que le texte intégral de l’accord sur le site de la Fondation Liban Cinema : info@fondationlibancinema.org