Vendredi 31 octobre dernier, dans une mise en scène impressionnante tout en restant élégante et sobre au palais présidentiel, la Première dame du Liban, Neemat Aoun, a officiellement lancé « l’École de la citoyenneté », une initiative nationale destinée aux établissements publics et privés, du Nord au Sud. Objectif affiché : rebâtir l’engagement civique et le sentiment d’appartenance d’une jeunesse éprouvée par les crises et trop souvent tenue à l’écart de la chose publique.
« Nous rêvons d’une citoyenneté forte, où les jeunes pratiquent l’engagement civique, ressentent un véritable sentiment d’appartenance à leur nation et assument la responsabilité collective d’agir.
L’initiative École de la citoyenneté est née de ce rêve, car les écoles sont le berceau de la citoyenneté, le cœur de chaque communauté, là où tout commence. »
Mme Nehmat Aoun, Première dame de la République libanaise
Concrètement, « l’École de la citoyenneté » propose des formations dédiées aux chefs d’établissement et aux enseignants, conçues par le Centre de recherche et de développement pédagogiques (CRDP), ainsi qu’un accompagnement outillé et continu pour intégrer la citoyenneté dans les pratiques quotidiennes de classe et de vie scolaire.
Les écoles participantes mèneront des projets concrets liés à la cohésion sociale, à la paix, au développement durable ou encore au bien-être communautaire, avec une relance des conseils d’élèves et de la participation démocratique.
L’initiative vise plus de 1 000 écoles et veut toucher directement plus de 500 000 élèves et familles. Une Conférence nationale de l’éducation à la citoyenneté devra, chaque année, valoriser les résultats et le partage d’expériences.
Le projet s’inscrit dans un effort national coordonné, piloté par la Première dame et mené en collaboration avec le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, le CRDP, l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et des acteurs de la société civile. L’UNESCO soutient officiellement l’initiative, saluant un Liban premier pays de la région arabe à mettre en pratique, au niveau scolaire, la recommandation 2023 sur l’éducation à la paix, aux droits humains et au développement durable, une manière de faire de la citoyenneté une pratique vécue, gage de cohésion et de résilience.
Le monde économique n’est pas en reste, plusieurs fondations partenaires académiques et associatifs, tous voient dans le programme un investissement stratégique dans le capital humain, au service d’une citoyenneté active et inclusive.
Les 4 priorités de l’initiative
UNIFIER l’approche : bâtir un cadre national pour l’éducation à la citoyenneté qui aligne écoles, partenaires et institutions.
SOUTENIR les écoles : offrir les formations nécessaires (CRDP) et un accompagnement jusqu’à la fin de l’année scolaire.
CÉLÉBRER les réussites : campagnes de communication, visites régulières et mise à l’honneur des établissements engagés.
PARTAGER les expériences : valoriser les écoles participantes lors d’une Conférence nationale sur l’éducation à la citoyenneté.
« L’École de la citoyenneté » répond à un diagnostic partagé : sentiment d’appartenance fragilisé, jeunesse désengagée, primat des résultats scolaires au détriment des compétences civiques. En plaçant la citoyenneté au cœur des apprentissages et de la vie d’établissement, le Liban tente une réponse structurelle à ces défis, articulant formation, projets d’élèves, réseaux d’écoles et rendez-vous annuel pour ancrer durablement les pratiques.
Rendez-vous est pris pour la première année scolaire de déploiement : si l’école est, selon les mots de la Première dame, « le berceau de la citoyenneté », c’est désormais dans les classes que se joue l’un des paris majeurs de la reconstruction civique libanaise.
Infos pratiques
Contact : info@schoolofcitizenship.com
Réseaux : @generationofcitizen
