À l’occasion de la visite du pape Léon XIV au Liban, une messe sera célébrée le 1er décembre 2025 à 16h à Beyrouth, animée par l’orchestre et la chorale de El Sistema. Des enfants de 7 à 15 ans, extrêmement talentueux, venant de toutes les régions, lanceront la mélodie.
Remontons un peu dans le temps : en 1975, au Venezuela, le docteur Abreu pense que la musique en groupe change la pensée et décide de sortir des enfants de la misère en leur offrant un nouveau monde. Ce projet est reproduit au Liban sous la direction de Richard Azoury.
Revenons au présent : lors de la répétition, qui se déroule tous les samedis, j’ai pu observer des enfants de différents milieux, qui normalement n’ont pas accès à la musique, se réunir et former un seul chœur, nous prouvant ainsi que si les enfants sont capables de laisser de côté les conflits pour une passion partagée, les adultes devraient pouvoir le faire aussi. Personne ne se préoccupait de savoir s’ils étaient musulmans ou chrétiens ; la seule directive était de connaître les paroles et de suivre les instructions du chef de la chorale, Zakar Kachar.
J’ai remarqué deux types d’enfants : ceux qui sourient durant tous les chants, à l’instar de la jeune fille Hadil, dont le sourire ne quittait pas le visage ; un vrai soleil en chantant. Et ceux qui s’évadent, se laissent emporter par la mélodie, comme Jean-Paul, 17 ans, qui, en seulement trois ans, est devenu l’un des meilleurs violonistes de l’orchestre. Jean-Paul dit vouloir améliorer le monde à travers la musique, tout en intégrant la LAU pour faire des études de médecine.
Lors de ma conversation avec Sherly — la petite de 10 ans, qui, dès son plus jeune âge, a attiré l’attention de la Première dame à travers sa manière de chanter — je lui demandais si elle était nerveuse de chanter devant le Pape. Et même si elle répondit par l’affirmative, je sentais qu’au fond d’elle, elle n’était point préoccupée. Ces enfants veulent juste chanter et jouer tous ensemble. Leur motivation est la passion qu’ils ont trouvée, alors que certains adultes passent leur vie à la chercher.
Des enfants de l’orphelinat Makassed participaient également à la chorale. Malgré leur passé difficile, ils avaient une attitude positive et ceci, en partie, grâce à la musique. La responsable du groupe nous a affirmé qu’après les répétitions, les enfants quittaient beaucoup plus heureux et apaisés. Ces répétitions n’auraient d’ailleurs pas eu lieu sans Micheline Abi Samra et Carole Khoueiss, à qui les enfants font pleinement confiance.
Si je pouvais décrire ces enfants en un seul mot, ce serait : « magique ». Leur voix est touchante et leurs mains font des miracles, tellement qu’aucune fausse note ne pourrait détruire leur harmonie. Mon conseil : si vous avez la chance de les entendre, ramenez des mouchoirs, car vous prenez le risque de sentir votre cœur fondre et des larmes d’émotion couler sur vos joues.
Rendez-vous le 1er décembre à 16h!
