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La notion de patrimoine : Patrimoine matériel et patrimoine immatériel

08/05/2024|Jocelyne Dagher Hayek

Le patrimoine, bien collectif, est l’ensemble des richesses culturelles, matérielles et immatérielles, appartenant à une communauté, héritage du passé ou témoin du présent. Il a une importance historique et /ou artistique certaine. A ce titre, il est reconnu comme digne d’être sauvegardé et mis en valeur afin d’être partagé par tous et transmis aux générations futures.


Le patrimoine procure un sentiment d’appartenance et d’identité culturelle. Il contribue largement à maintenir une diversité culturelle et stimule la créativité humaine face à la mondialisation et aux effets négatifs de l’uniformisation et de la standardisation.


Photo : @lebanoninapicture


« Chaque objet ayant une empreinte temporelle et faisant référence à une époque historique ou culturelle d’un lieu, possède une dimension patrimoniale, et est le témoin d’une étape dans l’évolution du territoire et donc de l’homme. Il est le vecteur de l’identité entre les générations qui ont vécu sur le même territoire, le seul lien qui perdure, mais qui évolue à travers le temps ». Patrice Béghain 



« Une population s’identifie à un espace de vie à partir de son patrimoine qui raconte son histoire et l’histoire de son territoire. Dans cette dialectique ressort l’importance de la transmission du patrimoine qui représente, dès lors, un ensemble de repères sociaux et culturels spécifiques au temps et, par conséquent, un vecteur de l’identité entre les générations ». Michel Rautenberg 


C’est à la Grèce Antique qu’il faut remonter pour trouver les origines de la notion de patrimoine.  Pourvoyeuse des besoins de base d’une famille, c’est la terre qui répondait à ce concept. Elle se transmettait de père en fils, de génération en génération, sans jamais être ni vendue, ni échangée.


Photo : @lebanoninapicture


L’origine du mot « patrimoine » est latine, patrimonium, qui signifie héritage du père. Se transmettant de père en fils, il a, à l’origine, un sens de bien individuel.   


La Révolution française institutionnalise cette notion en faisant passer la responsabilité de la conservation du niveau de l’individu, ou de la famille, à celui de l’état. Le bien patrimonial devient celui d’une communauté, d’une nation. De nouvelles valeurs non économiques viennent se greffer à la notion de base comme son aspect unificateur et fondateur.


Aujourd’hui, la notion de patrimoine, d’abord cantonnée à la conservation de monuments et d’objets mobiliers, a considérablement évolué pour inclure les patrimoines archéologique, littéraire, culinaire, vestimentaire, urbain, rural, les rites, le savoir-faire écologique et artisanal.


Les différences inhérentes à la nature même de ces deux aspects du patrimoine culturel, matériel et immatériel, font que les stratégies de leur sauvegarde nécessitent des techniques différentes.


Le patrimoine matériel comprend les sites archéologiques et géologiques, les paysages, l’architecture et l’urbanisme, les objets d’art et le mobilier, le patrimoine industriel (outils, machines, instruments…).


Photo : @livelovebeirut


Le patrimoine immatériel représente l’intangible (chants, coutumes, danses, jeux, rites, savoir-faire, mythes, contes et légendes) et les objets tangibles (instruments) ou lieux qui lui sont associés. Toutes les formes de création immatérielle issues de la tradition et de la civilisation antérieure d’un peuple ou d’une société peuvent y être incluses. Transmis de génération en génération, ce patrimoine est en perpétuel changement en fonction de l’interaction des communautés avec la nature et l’histoire.  Comme un organisme vivant, il suit un cycle et certains de ses éléments peuvent donc disparaître après avoir donné naissance à d’autres formes d’expression. On l’appelle souvent « patrimoine vivant » ou « culture vivante ». Les expressions du passé qui ne sont plus pratiquées au présent font partie de « l’histoire culturelle ». Pour rester vivant, le patrimoine culturel immatériel doit être pertinent pour sa communauté.


L’homme et le temps sont les deux acteurs essentiels de la notion de patrimoine. Un héritage pour être transmis doit être protégé voire valorisé. Continuité, protection, valorisation, transmission, sont les termes clés associés au concept du patrimoine.


Photo : @livelovebeirut


« Nous sommes tous dépositaires de cet héritage à transmettre aux générations futures. A nous de trouver les moyens adaptés à notre époque qui nous permettront de continuer à le faire servir et à le faire aimer ». Régis Neyret

 

Trois types de satisfaction peuvent favoriser l’effort déployé par une société envers son patrimoine :

-          La satisfaction d’ordre individuel ou privé liée au plaisir esthétique ou artistique que l’on éprouve vis-à-vis d’un bien patrimonial.

-          La satisfaction de type collectif. Le bien patrimonial incarne dans ce cas la réalité d’une collectivité, son histoire, l’image de marque d’un territoire.

-          La satisfaction liée au sentiment d’appartenance et de cohésion sociale. Le patrimoine est alors vecteur de lien social ou facteur d’intégration.

 


Photo: @livelovebeirut and jnaynethuda

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