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De Kaslik à Erevan avec Betty Salkhanian et Georges Daccache

25/02/2024|Zeina Saleh Kayali

Quand deux des meilleurs représentants de l’école pianistique libanaise se frottent au genre si exigeant du répertoire pour deux pianos, c’est un moment à ne pas manquer. Betty Salkhania et Georges Daccache, deux anciens brillants étudiants de l’Université Saint Esprit de Kaslik (USEK), donnaient, dans leur Alma Mater, un concert consacré à un florilège de compositeurs arméniens et libanais.

 

Car le duo Betty Salkhanian-Georges Daccache ne date pas d’hier et c’est en véritables chambristes qu’ils défendent un répertoire encore méconnu, dans un genre dont la difficulté est généralement sous-estimée. Mais quand la liberté du jeu va de pair avec une complicité musicale et amicale comme c’est le cas de nos deux artistes, quand la musique se fait respiration commune, la magie opère. 

Le concert commence avec la célèbre Valse extraite de la Suite Masquerade d’Aram Khatchadourian (1903-1978), œuvre bondissante interprétée avec panache. Les pianistes à tour de rôle, présentent les pièces et les compositeurs, ce qui apporte à la soirée une touche personnelle et pédagogique très appréciée par le public.

Puis vient le Requiem for two pianos, de Sevag Derghougassian (né en 1977), œuvre en six mouvements, six miniatures au langage musical plutôt impressionniste, mâtiné d’inspiration du folklore arménien. Le compositeur présent dans la salle, monte saluer sur scène, ce qui est toujours un moment très émouvant dans un concert. 

 

Le programme se poursuit avec Cilicia et Chant du troubadour, de Stephane Emiyan (1930-1994) professeur de Sevag Derghougassian ainsi que d’un bon nombre de musiciens présents dans la salle qui lui rendent un hommage ému. Puis vient, en création mondiale, la sonate My strong faith d’Edouard Torikian (né en 1952) et dont le Liban est au centre de sa musique, comme il le dit lui-même. Œuvre chatoyante, inspirée par des mélodies populaires libanaises, la pièce obtient un énorme succès d’autant que là encore, le compositeur est présent.

 

C’est alors le moment du Concertino pour deux pianos de Rita Ghosn (née en 1963), pièce spécialement réécrite pour deux pianos par la compositrice alors qu’elle était initialement prévue pour piano et orchestre. D’une grande difficulté technique, l’œuvre se distingue par une série de rythmes syncopés, largement inspirés de la musique d’Amérique du Sud, notamment du Tango argentin. Vient ensuite l’Armenian Rhapsody d’Arno Babadjanian (1921-1983) et Alexander Harutyunyan (1920-2012), œuvre haute en couleur qui reprend des thèmes arméniens. Pour clôturer en beauté, Trait d’union, de Charbel Rouhana (né en 1965), œuvre d’Orient et d’Occident, pont entre les cultures, véritable dialogue entre le patrimoine musical libanais et les outils occidentaux de l’écriture musicale.

 

Véritable promenade musicale entre l’Arménie et le Liban, ce concert avait aussi pour but de valoriser le travail des compositeurs libanais d’origine arménienne, communauté qui a beaucoup enrichi la vie musicale au Liban depuis plus d’un siècle. Les deux pianistes, donnant libre cours à leur virtuosité, leur fantaisie et leur musicalité se sont acquittés de cette mission avec un grand art.

 

 

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