Vox populi
Le 27/06/11
Le 21 juin 2006. C’était la dernière apparition de Rayess Bek à la fête de la musique. Sur la scène dressée au bout de la rue Monnot, il haranguait la foule, criait fort ses mots tranchants, ce "14 février qui sera notre 11 septembre", ce "Lebnen, helem" alors que nous vivons dans un "kabouss". Depuis 2001, depuis la sortie de son premier album solo, Rayess Bek "parl(e) dans le silence".
Aujourd’hui, sa voix s’est légèrement posée, sa colère s’est muée. Il gueule toujours, mais d’une manière différente. C’est que dix ans ont passé. Dix ans chargés de mots et d’espoir. Il est temps de tourner la page, peut-être, en musique. Une anthologie pour célébrer ces années de lutte. Voici ‘Hip Hop Republic’, son quatrième opus. Sur la couverture un passeport. Et dans l’intention, un hommage au Printemps arabe. Le rap s’est imposé comme la voix du peuple, l’ultime ‘Vox populi’. Il a fallu dix ans pour que le monde le reconnaisse. L’espoir s’est mué en réalité.
Rayess Bek s’est associé à d’autres rappeurs, libanais et arabes, pour cet album de remix. Tamer Nafar de Dam, RGB, Eben Foulen, Edd de Fareeq el-Atrach… Dix reprises, trois nouvelles chansons. La curiosité est piquée. Plaisir de la découverte et de la redécouverte. Émotion. Chair de poule. Votre sourire semble tatoué au creux des mots.
Nayla Rached
. : Paru dans le numéro 398 Agenda Cuturel du 28 juin 2011