Pourquoi s’épuise-t-on à éteindre un feu de forêt, alors qu’on laisse la Nature entière flamber ?
Pourquoi la Terre qui nous porte, qui nous offre l’air qu’on respire, l’eau qu’on boit, le sol sur lequel nous nous tenons passe au dernier rang (ou au mieux, à l’avant-dernier rang) de nos préoccupations ?
Qu’est-ce qui nous menacerait de plus que la destruction de notre planète ?
Pourquoi ne nous sentons pas concernés par la dégradation galopante de notre milieu de vie ?
Comment pouvons-nous penser que trier nos déchets résoudrait les problèmes de l’environnement ?
Pourquoi attendons-nous que cela soit les autres qui réagissent ?
Qui croit qu’on ne peut plus rien faire ?
Qu’espérons-nous à ignorer le sujet ?
D’où pensons-nous que le salut viendra ?
Pourquoi ne nous arrêtons pas pour ré-évaluer nos habitudes de consommation, notre soif de consommation, notre folie de consommation ?
Pourquoi cette ignorance ? Cette inconscience ? Cette négation ? Ce déni ? Ce refus de régler le problème ? Pourquoi ce désintérêt ? Pourquoi cet aveuglement ? Cette politique de l’autruche ?
Pourquoi se contenter de constater le changement climatique, sans penser qu’à 50 degrés, on ne pourra tout simplement plus sortir dehors ? Et encore moins à -50 ! Pourquoi ne pas réagir aux questions fondamentales qui font mal, qui font peur ? Pourquoi ne pas en parler ? S’en préoccuper ? S’en soucier ?
Je pourrais remplir des pages de toutes ces questions qui me brûlent mais qui resteront sans réponse pour la majorité écrasante des gens. Je n’aurai de leur part que de laconiques :
‘‘C’est aux Etats de prendre des décisions, de sanctionner, de refuser, d’agir… ‘’Oui, bien sûr. Mais en lisant mon journal, je suis encore étonnée par tant de progrès, d’inventions, de créations qui virevoltent à côté de l’essentiel, du primordial, de l’urgent, du prioritaire… Et je me demande pourquoi toutes ces start-ups couronnées, ces pôles technologiques, ces entreprises digitales, ces transferts de technologie qui intéressent tant les médias, les réseaux sociaux, les entrepreneurs, les têtes d’affiche… Pourquoi tout ce beau monde ne se concentrerait pas pour trouver, récompenser, publiciser uniquement et strictement uniquement ce qui sauverait la planète ? Juste ça. Une broutille.
De quoi croire qu’on peut faire encore quelque chose.
Gisèle Kayata Eid
Si vous voulez en savoir plus sur cette chronique, notre collègue Gisèle Kayata Eid sera au Salon du livre de Beyrouth (au stand de la librairie Le Point), le jeudi 8 novembre 2018, pour signer son livre ‘Consommation Inc.’, avant et après un débat, à 19h00, intitulé : ‘Consommer ou SE consommer’.