Pour Youmna Zoghaib, la peinture est un langage
Le 09/05/17
La galerie Cynthia Nouhra, fondée en 2011 à Tehwita, réoriente son espace pour se faire l’écho du questionnement de ses artistes. De nombreuses conférences compléteront le riche programme de la galerie. En attendant la mise en place de l’ambitieux programme, ne manquez pas la dernière exposition qui propose les œuvres abstraites de Youmna Zoghaib jusqu'à la fin du mois. Questions-réponses avec l’artiste, à la découverte d’un monde nouveau.
Qu’est-ce qui nourrit votre démarche d’artiste autodidacte ?
L’envie de me surmonter pour ensuite me surprendre. Rien n’est plus beau que trouver des moyens d’expressions autres que le langage commun, ou même de sortir des limites qui nous encadrent ou qui nous emprisonnent au quotidien. Le courage d’oser sortir du moule et d’explorer un nouveau médium, en l’occurrence la peinture, qui m’était inconnu jusqu’alors, constitue une liberté que l’artiste se permet d’explorer. J’ai donc pris mon envol vers l'inconnu.
Parlons du caractère métaphorique de votre palette chromatique. Peut-on dire qu’il reflète votre sensibilité expressive ?
La palette se forme par elle-même et d’elle-même. Le but de mon travail étant de ne pas rationaliser, tout se fait dans la spontanéité, du choix des couleurs jusqu’à l’exécution de la toile. Certes, les mondes explorés sont d’une façon ou d’une autre des ramifications de mon inconscient exprimant ainsi ce qui doit sortir du moment, toujours sans réflexion ou considération.
Certaines toiles sont faites à quatre mains. Pouvez-vous nous en dire plus sur le processus de création qui vous a conduit à exécuter quelques tableaux avec Cynthia Nouhra ?
Le travail avec Cynthia Nouhra se voulait comme une thérapie, de ma part comme de la sienne. Le mouvement des quatre mains est dynamique, expressif, vivant et détaché. En effet, même si toute la vie se trouve imprégnée dans ces toiles à quatre mains, le processus de création consiste en beaucoup d’humilité pour chaque inconscient partagé. On pénètre dans les profondeurs de l’autre et vice versa. L’échange se fait et le produit final parle de lui-même en prenant ainsi une nouvelle identité créée du partage de deux mondes.
La galerie Cynthia Nouhra explore depuis plus de sept ans les paradoxes sociétaux à travers ses multiples expositions. Quel message souhaitez-vous partager avec le spectateur ?
Ce qui est intéressant avec la galerie Cynthia Nouhra est l’idée de vouloir promouvoir un art qui transcende la condition humaine. Mon art, dans la mouvance de cette philosophie, me permet donc de me transcender, ainsi, j’encourage le spectateur à voyager dans les profondeurs de ses mondes d’élévations et d’horizons.
Propos recueillis par Randa Sadaka
A savoir
Galerie Cynthia Nouhra
Jusqu’au 31 mai 2017