Rami el-Nimer, le fondateur de Dar el-Nimer, un espace dédié aux arts et à la culture de Palestine, du Levant et de la région environnante, expose sa collection de calligraphie arabe du 12 avril au 12 octobre 2017. La commissaire de l’exposition est Rachel Dedman et le directeur de la recherche est Dr. Alain Fouad George. Le but ? Retracer l’évolution de la calligraphie arabe depuis le début de l'Islam jusqu'à nos jours et explorer son application diversifiée dans le temps et à travers le monde. Rencontre. Parlez-nous de l’exposition ‘Midad’
‘Midād: The Public and Intimate Lives of Arabic Script’ explore les manières dont la calligraphie arabe a, à travers l'histoire, reflété les notions du public et du privé, du politique et du personnel, du performatif et du poétique, ainsi que des environnements littéraires de son temps. ‘Midād’ traite du développement, de la transformation et de l'application diversifiée de l'écriture arabe dans le temps et à travers le monde. Les textes, les manuscrits, les panneaux, la céramique, les textiles et les outils sont des objets qui ont été redéfinis par un processus de circulation dans différents contextes sociaux, géographiques et culturels de l'histoire.
Comment avez-vous collectionné les calligraphies ?
Je pense que la calligraphie est la base de tout, sans l’écriture il n’y a pas grand-chose. J'ai toujours été fasciné par l'évolution de l'écriture arabe et j’ai collectionné les œuvres d’art islamique d’une manière intensive. J’essaie de construire ma collection par thème, et je fais de tel d’avoir chaque type d’écriture représentée dans ma collection.
Qu’est-ce qui vous a poussé à le faire ? Pourquoi une exposition de calligraphie aujourd’hui ? Quelle est l’importance de la calligraphie de nos jours ?
De nos temps dominés par les préjugés, il est important de rappeler le riche patrimoine de la région, devenu victime des médias et de la politique. La calligraphie arabe ne concerne pas uniquement les objets islamiques, mais aussi la bible, les livres liturgiques, les icônes, etc. Nous voulons briser les clichés de la calligraphie arabe et exalter sa beauté. La calligraphie a également été utilisée au-delà des régions arabes, comme la Chine, l'Afrique, l'Inde, l'Iran, etc. Tout au long de l'exposition, nous nous concentrons sur nos programmes publics afin d'attirer les adultes et les jeunes pour les initier à l'importance de l'écriture arabe.
Pourquoi le ‘Slave Qur’an’ constitue-t-il l’œuvre-phare de l’exposition ?L’histoire de ‘Slave Qur’an’ est unique. Je suis tombé amoureux de l’œuvre quand je l'ai vue aux enchères. Je l'ai achetée spontanément sans l’avoir planifié. Plus tard, je fus approché par la British Library pour l'exposer en 2016, ce qui a mis en valeur l’histoire d'un coran écrit par un esclave sénégalais nommé Diallo. Je ne dirai pas plus, car l’expert Ian Foster donnera une conférence autour de Diallo le 16 mai à 19h00 !
Qu’est-ce qui distinguent les calligraphies antiques des calligraphies contemporaines ?
D’une part, certains styles calligraphiques et formes d’écriture sont plus anciens que d'autres. Le Kufi, par exemple, s'est développé à partir du VIIIe siècle, contrairement aux typographies cursives qui ont évolué du Xe au-delà du XIIIe siècle. D’une autre part, sur le plan technique, un calligraphe du XIIIe siècle et un calligraphe d'aujourd'hui doivent suivre les mêmes principes en utilisant le muhaqqaq. Si l'on considère la période ottomane, la forme juridique est devenue primordiale, elle s’est étendue ensuite et a été pratiquée pour créer des compositions frappantes. Aujourd'hui, il est des maîtres comme Samir Sayyegh qui mènent la calligraphie vers de nouvelles directions esthétiques.
Votre forme calligraphique préférée ?
Le Nastaliq.
Comment débuter une collection d’œuvres d’art ?
Une collection nait d’une passion. Achetez toujours ce que vous aimez, non pas pour en faire une fortune. Suivez le marché de près, étudiez et examinez les objets, lisez à leur propos. Achetez pour compléter une collection, pour combler un vide, donnez un but à votre collection !
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